Les systèmes informatiques embarqués

21 October 2024

Les systèmes informatiques embarqués – aussi connus sous les appellations « technologies embarquées » et « systèmes d’assistance à la conduite » – équipent les véhicules modernes. Les auto-écoles n’y échappent pas. Peut-être, pour la plupart d’entre nous, en est-il ainsi de notre voiture personnelle.
Certes, ces aides à la conduite peuvent s’avérer d’une grande utilité en ce sens qu’ils ajoutent un élément majeur de sécurité, notamment, en palliant les erreurs de conduite dont nous sommes, toutes et tous, susceptibles de commettre. Involontairement il va sans dire. Aussi compétents que nous puissions être au volant de notre bolide. Cela fait partie de la nature humaine.
Ce numéro permettra possiblement d’en apprendre davantage sur leur fonctionnement – du moins pour celles et ceux qui y sont moins familiers – et de comprendre jusqu’où ils constituent une assurance de sécurité dans nos déplacements. Tant lorsque nous sommes au volant que dans nos fonctions de formateur.e. Parce que c’est sur notre soutien que les apprenants comptent pour acquérir les connaissances et développer les habiletés requises à leur utilisation.
Un peu d’histoire
Certains des systèmes d’assistance à la conduite dont les automobiles modernes sont équipées trouvent leur origine au début du 20e siècle. En effet, tout a débuté en 1920 avec l’installation d’un système d’aide au freinage encore connu aujourd’hui sous le nom de « servofrein ». S’en est suivi, au début des années 1950, de l’apparition du « servodirection ».
À l’époque, ces mécanismes dont seules certaines voitures luxueuses étaient équipées, permettaient de faciliter la tâche des automobilistes lors de freinage et de virages, et plus particulièrement, dans les manoeuvres de stationnement. Certes, ces systèmes d’une autre époque ont bien évolués et sont précurseurs des nombreux dispositifs dits « intelligents » qui équipent désormais les véhicules automobiles.

Les technologies d’assistance à la conduite des véhicules modernes

Transport Canada, organisme responsable des lois et des règlements régissant les transports, classe les systèmes d’assistance à la conduite en quatre catégories : le « Contrôle du véhicule », « Avertissement et l’atténuation des risques », « Visibilité » et « Autres systèmes ». Évidemment, il est impensable de faire une description détaillée de chacune de ces technologies dans cette seule chronique. Mais la plupart de celles qui se trouvent à bord des véhicules modernes dits populaires y sont abordées.

 

Regulateur de vitesse…. Adaptatif

Le régulateur de vitesse, lorsqu’il est activé, permet de maintenir une vitesse constante sans que le conducteur n’ait à garder le pied sur la pédale d’accélérateur. Le régulateur de vitesse de nouvelle génération dit « adaptatif » est, quant à lui, un système évolué dont la technologie permet d’ajuster automatiquement la vitesse pour maintenir une distance constante, que nous aurons prédéterminée, entre notre véhicule et celui qui nous précède.

 

2- Le détecteur d’angles morts

Il faut se rappeler que le maître à bord est celle ou celui qui a les deux mains sur le volant. Mais, il se peut fort bien qu’une assistance puisse parfois être bénéfique. Il peut s’agir d’un passager qui nous alerte d’un danger qu’il perçoit et auquel nous ne semblons pas réagir ou, si nous êtes seul à bord du véhicule, d’une assistance intelligente au moyen d’un signal lumineux et/ou sonore qui nous ramène à l’ordre. C’est le cas du système de détection d’angles morts.

 

3- La caméra et le radar de recul

Depuis le 1er mai 2018, tous les véhicules de 4 536 kg et moins doivent être équipés d’une caméra de recul2. Celle-ci s’active automatiquement dès que le conducteur sélectionne la marche arrière et l’image qu’elle capte s’affiche à l’écran situé au tableau de bord.
Il est important de souligner que la manoeuvre de marche arrière a causé 27 décès et 1 500 blessés au Canada entre 2004 et 20093. Chez nous, au Québec, le risque encouru par un conducteur effectuant une manoeuvre de marche arrière apparaît encore aujourd’hui tout aussi problématique. Un rapport publié en décembre 2016 par la Société de l’assurance automobile du Québec indique que, de 2011 à 2015, 10 % des collisions avec dommages corporels, impliquant au moins un piéton comme victime, se sont produites lors de manoeuvres de marche arrière4.
La caméra et le radar de recul ne doivent donc aucunement être considérés comme une autorisation à baisser la garde avant d’entreprendre une manoeuvre en marche arrière, et encore moins durant son exécution. Ces dispositifs doivent plutôt venir en renfort afin d’alerter le conducteur et ainsi réduire de façon importante le risque de collision impliquant un objet, ou pire, un piéton. Cette technologie n’enlève donc en rien l’importance pour le conducteur de diriger son regard vers l’arrière lors d’une manoeuvre de recul.

 

4- Autres systèmes de plus en plus présents dans les véhicules modernes

Si notre véhicule actuel n’est pas équipé de ces systèmes qui, il faut le rappeler, ont pour but de nous faciliter la vie dans la grande complexité que représente la conduite automobile, il est fort à parier qu’il pourrait en être tout autrement dans le prochain bolide dont nous ferons tôt ou tard l’acquisition. C’est le cas, notamment, du « Détecteur des piétons et cyclistes », du « Système de freinage automatique » ainsi que du « Détecteur de lignes au sol ». Il se trouve peut-être que notre voiture soit équipée de l’un ou plusieurs de ces systèmes.
Dans le doute, prenons le temps de consulter le manuel du véhicule. Ainsi, nous pourrons profiter pleinement des avancées technologiques d’aide à la conduite que notre bolide nous offre et, par la même occasion, prendre note des recommandations du fabricant quant aux conditions dans lesquelles leur fiabilité peut se trouver compromise.

 

En route vers la conduite autonome
La majorité des grands fabricants automobiles et des entreprises de hautes technologies s’est engagée à concevoir, dans un avenir rapproché, des véhicules munis d’un système de conduite automatisé permettant au conducteur de céder totalement la maîtrise du véhicule5. La deuxième décennie du 21e siècle qui a cours sera -t-elle celle où les avancements technologiques permettront les déplacements dans des voitures sans conducteur ?
En se référant aux propos d’un des fondateurs d’Apple, Steeve Wozniak, rapportés par le journaliste Louis-Philippe Mercier dans l’édition du Journal de Montréal du 29 octobre 2020, il faudra s’armer de patience. Ce technophile, alors âgé de 69 ans, propriétaire de plusieurs véhicules semi-autonomes, ne croît plus à l’avènement de la voiture réellement autonome de son vivant.
Puisqu’il semble que la voiture entièrement autonome se laissera désirer encore quelques années, vaut mieux s’appliquer à se conduire de façon sécuritaire et responsable et laisser à la technologie le soin de nous ramener à l’ordre lorsque, malencontreusement, l’attention que l’on se doit d’accorder à la conduite nous fait défaut. Il faut se le rappeler, avec ou sans la technologie, le maître à bord c’est encore nous.
Encore, faut-il inculquer cette importante notion à nos apprenants tout au long de leur parcours d’apprentissage en souhaitant qu’ils agissent de façon responsable face à « l’intelligence » des véhicules modernes6.

Nous espérons que ce numéro vous aura plu et suscité votre intérêt. Ce qui importe, d’abord et avant tout, c’est de nous donner l’occasion d’en « parler entre nous » au sein de notre équipe de travail. Les membres du comité Le Collectif de l’AECQ sont: Valérie Lapointe, Gaspésie Isabelle Lessard, Montérégie Alain Bellanger, Québec Éric Larivière, Québec Yvon Lapointe, Québec