La distraction c’est avoir la tête ailleurs!
27 March 2023
La conduite d’un véhicule automobile est une des tâches les plus complexes. Ce n’est un secret pour personne. Surtout pas de la part des professionnels de la sécurité routière que nous sommes. C’est pourquoi la chasse à la distraction doit être l’une de nos principales préoccupations.
Avoir la tête ailleurs qu’à ses affaires peut être lourd de conséquences. Selon la SAAQ, la distraction au volant est l’une des causes les plus souvent mentionnées dans les accidents impliquant des blessés ou des décès. Les statistiques sont sans équivoque. Par exemple, de 2015 à 2019, l’inattention au volant a causé en moyenne chaque année 130 décès (37 % de tous les cas), 600 blessés graves (41 %) et 18 400 blessés légers (53 %)[1]. Avoir la tête à ses affaires est donc une nécessité. Tant en conduisant qu’en enseignant.
Des sources de distractions de plus en plus nombreuses
Selon la SAAQ, il existe 4 types de distraction. Ce phénomène est loin d’être nouveau. Les sources et les occasions d’inattention sont vieilles comme le monde. Et elles sont aussi diverses que nombreuses[2] :
- Visuelle – Les yeux sont ailleurs que sur la route.
- Manuelle – Les mains sont ailleurs que sur le volant.
- Cognitive – L’esprit est ailleurs que sur la tâche de conduire.
- Auditive – L’ouïe est concentré sur autre chose que les sons liés à la conduite.
Par quoi se laisse -t-on distraire ? Consciemment ou non. D’abord par l’environnement dans lequel on circule et les divers éléments qui s’y trouvent. Ensuite par les commandes et les indicateurs à l’intérieur du véhicule. Et il y la « toune » dont la mélodie et les paroles nous transportent ailleurs. Puis, par la conversation avec un passager ou, pire, par un entretien au cellulaire, même en mode main libre[3]. Sans oublier les effets, parfois néfastes, des nouvelles technologies embarquées dans les véhicules modernes qui, elles, feront l’objet d’une publication subséquente.
Qui de nous ne s’est pas trouvés pris au piège de l’un ou l’autre de ces types de distraction? Admettons-le. L’erreur est humaine. Mais, sur la route, une erreur provoquée par mégarde peut conduire à une contravention ou, pire, à une fatalité.
Gardons en mémoire que, 3 secondes d’inattention au volant à 50 km/h, se traduit par un déplacement à l’aveugle sur une distance de 42 mètres. Rien que d’y penser donne froid dans le dos.
La solution passe par la concentration
La seule et unique solution à tous les problèmes liés à la distraction, de quelque type qu’elle soit, est la concentration. On y arrive par l’application de tout l’effort intellectuel sur un seul élément. En l’occurrence, l’unique tâche qui compte lorsqu’on se trouve au volant, est celle de conduire. Voilà une excellente raison d’insister pour amener les apprenants à intégrer la routine du point d’interrogation dans leurs habitudes de pré-conduite. Ils leur restent ensuite à développer l’automatisme dans la manipulation des manettes et des commandes qui se trouvent autour de ce ? pour avoir la tête à leurs affaires lorsque, par exemple, surviendra la nécessité d’actionner les essuie-glaces avec assurance.
Et pour nous, les formateurs, la tâche encore plus complexe qui nous échoit, est celle de demeurer concentré afin d’être prêt en tout temps à parer aux situations imprévues, quoique souvent prévisibles, non seulement de la part des autres usagers de la route mais aussi de l’apprenant qui, lui, doit arriver à SE conduire de façon coopérative, sécuritaire et responsable[4].
Pour réussir à chasser la distraction en toute circonstance, il faut…
…avoir la tête à ses affaires !
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[1] https://www.guideautoweb.com/articles/56893/vitesse-et-distractions-au-volant-des-statistiques-inquietantes-rappelle-la-saaq/
[2]https://saaq.gouv.qc.ca/securite-routiere/comportements/distractions/saviez-vous
[3] https://www.journaldequebec.com/2016/06/08/un-systeme-mains-libres-serait-aussi-dangereux-quun-cellulaire-au-volant
[4] https://tc.canada.ca/fr/distraction-volant